Malgré un large consensus sur le fait que les infrastructures sont essentielles au développement économique, les investissements dans les infrastructures sont bien inférieurs aux besoins, même dans les pays développés. L’une des principales raisons est qu’il est difficile d’évaluer avec certitude les impacts budgétaires (dépenses et recettes) à moyen et long terme générés par un projet, car cette évaluation nécessite une analyse microéconomique du projet (analyse coûts-avantages) à mettre en relation avec les impacts macroéconomiques et budgétaires, par le biais de mécanismes financiers spécifiques au pays. En général, l’analyse coûts-bénéfices s’arrête juste avant l’évaluation de l’impact budgétaire. En conséquence, les évaluations prévoient une détérioration quasi systématique du ratio dette/PIB et ralentissent ainsi la décision d’investissement. Or, certains projets génèrent des flux de revenus futurs directs et indirects pour l’État, dont la valeur actualisée est supérieure à l’investissement initial. Dans cet article, nous proposons une nouvelle méthode d’évaluation, la méthode d’évaluation globale des projets (GLOPRAM), qui prend en compte la nature complexe de l’évaluation des investissements pour la décision publique et reflète mieux la réalité économique et budgétaire. Plus précisément, le GLOPRAM permet, pour un projet donné, de concilier l’évaluation socio-économique, l’étude d’impact environnemental et l’impact budgétaire.